(2001)
Pour flûte, alto et harpe
Commande du Théâtre du Chatelet pour le Trio Nobis.

Note

Commande du Théâtre du Châtelet.

Œuvre écrite en 2001 pour le Trio Nobis et dédiée à son harpiste, Nicolas Tulliez, Formas de arena se compose de quatre mouvements enchaînés. Le premier, qui s’élabore autour de la flûte alto, est constitué d’une trame d’une grande transparence et d’un caractère aérien. Le matériau de la flûte donne lieu à de rapides va-et-vient entre les trois protagonistes. Ceux-ci établissent des liens complexes en tissant une sorte de “mobile” éthéré où les instruments se livrent à une réintreprétation mutuelle et constante. Cette dernière va de l’imitation littérale, de l’écho, à l’allusion la plus libre, au jeu de miroirs déformants dont la réflexion est brouillée par les innombrables changements de couleur.

Le deuxième mouvement est d’une conception plus simple. Enfermé dans sa tessiture basse, l’alto en surchauffe – la partition indique « son saturé » – y surgit dans un bruit de ferraille, « zingage » obtenu avec les pédales de la harpe. Il lance un mouvement en avant frénétique auquel participe la flûte, qui dessine des lignes comparables à celles des fils électriques vues d’un train lancé à pleine vitesse. A peine semble t-il faiblir, que le mouvement repart dans le tintamarre métallique de la harpe, qui envoie des appels et scandent sans répit tout la section. Contrairement au mouvement précédent, où l’échange entre les protagonistes était de rigueur, celui-ci voit les instruments irrémédiablement fixés dans un rôle unique. Le son de l’alto, étouffé par une sourdine en plomb dans le premier mouvement, se dévoile ici pour dominer la scène.

L’energie du second mouvement dissipée, l’influx rithmique est capté, dans le mouvement suivant, par les trois temps d’une valse de caractère ludique où les trois instruments s’enchevêtrent dans des phrasés imprévisibles…

Enfin, de caractère plus éthéré, le dernier mouvement met en valeur la harpe.Celle-ci pose le décor en établissant un balancement doux et lancinant et en construisant des figures évanescentes. Les deux autres partenaires corroborent et développent ces figures en leur conférant parfois, par des bruitages et des modes de jeux, une couleur et un caractère particulier.

C’est ce dernier mouvement qui a inspiré le titre de l’œuvre, Formas de arena, « Formes de sable ».

© Pascal Ianco

Note (english version)

Commission of the Théâtre du Châtelet, Paris

Written in 2001 for the Nobis Trio and dedicated to their harpist, Nicolas Tulliez, Formas de arena consists of four linked movements. The first, which is elaborated round the alto flute, is made up of an ethereal web of great transparency. The musical material attributed to the flute gives rise to rapid comings-and-goings between the three protagonists, who establish complex ties by weaving a sort of gossamer ‘mobile’. The instruments give themselves over to constant, mutual reinterpretation, which goes from literal imitation and echo to the freest allusion and the play of a distorting mirror whose reflection is muddled by the innumerable colour changes.

The conception of the second movement is simpler. The overheated viola—the score is marked ‘saturated sound’—appears in a clanking noise (a ‘zinc coating’ obtained with the harp pedals), launching a frenzied forward motion in which the flute participates, drawing lines with broad strokes. As soon as the motion flags a bit, it takes off again in the metallic racket of the harp, which sends out calls and relentlessly articulates the whole movement.

Once the ‘kinetic’ energy is dissipated, the rhythmic influx is harnessed in the following movement by the three beats of a playful waltz, where the instruments become entangled in unpredictable phrasings…

Of a more ethereal nature, the final movement shows the harp off to advantage, establishing a gentle, haunting rocking while forming very free, evanescent figures. The other two partners corroborate and develop these figures, occasionally giving them, through sound effects and playing methods, a particular colour and character.

It is this last movement that inspired the work’s title.

Pascal Ianco

Translated by John Tyler Tuttle

 

Contact

Martin Matalon martin.matalon@free.fr

 

Historique

Création Mondiale
23 Novembre 2001
Trio Nobis
Théâtre du Châtelet, Paris / France

12 Décembre 2001
Ensemble alternance
Salle Cortot, Paris / France

19 Janvier 2002
Trio Nobis
Chapelle Saint-Louise, L’Haÿ-les-Roses / France

25 Février 2002
Trio Nobis
Espace Culturel François Mitterrand, Beauvais / France

26 Mars 2002
Trio Nobis
Unesco, Paris / France

19 Octobre 2002
Trio Nobis
Salle Cortot – Paris / France

24 Janvier 2003
Ensemble Sillages
Quartz – Brest / France

2 Mars 2003
Ensemble Alternance
Bowdoin College – Maine / USA

7 Mars 2003
Ensemble Alternance
Université de Bloomington, Indianapolis / USA

7 Mai 2003
Solistes de l’Ensemble Intercontemporain
Théâtre National La Coursive, La Rochelle / France

19 Mai 2003
Trio Nobis
Goethe Institute, Paris / France

23 Septembre 2003
Trio Nobis
IRCAM, Paris / France

19 octobre 2003
Trio Nobis
Cycle « Créations et Permanances »
Musée du Petit Palais, Avignon / France

22 janvier 2004
Barcelona 216
Arsenal de Metz / France

19 Février 2004
Ensemble Alternances
Brême / Allemagne

12 Mars 2005
Concert Monographique
Musée du Louvre, Paris / France

2 Juin 2005
Ensemble 2E2M
Eglise St Julien Le Pauvre, Paris / France

26 Juin 2005
Ensemble Intercontemporain
Centre Georges Pompidou, Paris / France

19 Août 2005
Trio Nobis
Festival de Gargilesse / France

1er Décembre 2005
Trio EIC
CDMC, Paris / France

3, 4 et 5 Août 2006
Trio Luminaria
Centro Cultural Rojas / Argentina

12 Décembre 2006
Atelier Musical de Touraine
Salle Ockerghem, Tours / France

10 Juin 2006
Saint Cloud / France