(2006)
Opéra radiophonique pour 3 instruments solistes, électronique en temps réel et 3 commédiens
Durée : 30 minutes
Création le 17 Septembre 2006
France Culture.

Note

Nocturnes est une suite de trois œuvres (L’homme qui meurt, L’enfant qui attend, et La Femme qui fuit) écrites, respectivement, pour cor, électronique en temps réel et voix d’homme ; marimba, transformations et voix d’enfant ; et clarinette, électronique et voix de femme. Elles font partie des Traces, cycle pour instrument solo avec transformation en temps réel, qui sont une sorte de fil rouge de mon activité de compositeur.

Les Traces abordent les problématiques musicales qui sont les miennes aux différents moments de leur écriture. Tout autant, ces « journaux intimes compositionnels » sont la relation du « voyage », au sens littéral et figuré, que permet la transformation en temps réel : voyage à l’intérieur du son et à l’intérieur de l’instrument, et comparable, en quelque sorte, à celui que l’on fait, de manière introspective, lorsqu’on écrit un journal intime.

Dans Nocturnes, les relations entre la voix et les instruments réels ou virtuels ont une fonction formelle importante.
En deux sections, le premier panneau du triptyque (l’homme qui meurt) commence par un solo de grande dimension du cor démultiplié, transformé et étendu par le biais des traitements. Dans la seconde section, l’instrumentarium s’efface devant la voix, l’œuvre s’achevant par un quasi-monologue du comédien, d’importance égale au solo de cor initial.

Le deuxième panneau (l’enfant qui attend), en trois sections, est un reflet en réduction de la structure générale de l’œuvre. Encadré par un prélude et postlude instrumental, l’épisode central fait s’entrelacer et s’entrecroiser marimba, électronique et voix d’enfant, qui se partagent l’espace sonore à égalité.

Dernier volet du triptyque, La femme qui fuit débute par un quasi-monologue de la voix de femme, contrepointée discrètement par la clarinette. Cette dernière, traitée par le biais de la transformation, éclatera en un feu d’artifice, solo final qui clôt l’œuvre entière.

« Les trois histoires se passent en une seule et même nuit, en une seule et même ville, et il se peut que tôt ou tard, elles finissent par se croiser ». Dans chaque volet du triptyque, sans jamais entendre un autre instrument que le soliste, on peut toutefois percevoir les spectres des deux autres (1), omniprésents et fantomatiques, qui en modélisent les formes et le son. Ainsi est traduite musicalement l’unité de temps et de lieu qui régissent ces trois récits, et leur rencontre potentielle.

Martin Matalon

Distinction

Prix Italia

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Martin Matalon martin.matalon@free.fr

Historique

17 septembre 2006(Création Mondiale)
France Culture