(2001)
Pour vents, percussions 2 pianos, 2 harpes et contrebasses.
Commande de l’Orchestre National de Paris pour le cycle « Berlioz 2003 ».

Note

Otras ficciones comporte six mouvements . Chacun d’entre-eux est dominé par une famille instrumentale spécifique lui conférant un caractère propre.

Dans le premier mouvement, les trombones sont mis en avant et entraînent l’orchestre d’une façon erratique vers diverses “régions mouvantes”.

Le deuxième , pensée comme un complément du premier, est construit sur plusieurs éléments : une ligne discontinue, épaisse et lisse, dessinée tout au long du mouvement par les sept cors spatialisés, un “maillage” reliant cette ligne réalisé par les cuivres graves (trombones, tuba, cimbasso), eux aussi spatialisés, une caisse de résonance formé par les contrebasses qui fige dans le temps les notes constituant la ligne, enfin, une idée verticale (harmonique) qui utilise des percussions raisonnantes ayant la particularité d’avoir une constitution spectrale complexe (stell drums, gongs thai et balinais, cloches plaques, cloches de vache , bols japonais…).

Le troisième mouvement met en relief les deux pianos (absents du deuxième mouvement) et d’autres instruments de sa famille : harpes, vibraphones et percussions raisonnantes. Riche en objets et en figures qui se dessinent dans l’espace, sans doute le plus “fantasque” des mouvements, il développe une dynamique formelle : plus il avance, plus il se divise en sections courtes toujours très caractérisées.

Le quatrième mouvement met en avant les bois et plus spécifiquement les clarinettes. L’espace y prend un rôle formel et structure le mouvement entre le tutti de scène et le tutti de salle .

L’avant dernier mouvement , le plus dynamique et le plus coloré, emploie pendant toute sa durée et de manière fragmentée tout l’orchestre et tout l’espace.

J’ai alterné l’écriture orchestrale, l’ écriture pour ensemble et celle pour instrument individuel de façon à obtenir une grande amplitude spatiale et un plus grand relief dans les formes.

L’utilisation de l’espace ne se limite pas à la disposition géographique des instruments et aux trajets et parcours que les lignes, les attaques ou les phrases peuvent entreprendre, mais il est présent dans la composition des plan verticaux : la position de la note dans le spectre et son registre, devient un paramètre aussi important que les hauteurs ou intervalles.

Mon but à été de construire une forme globale en devenir constant où chaque objet, chaque structure, chaque mouvement complémente le précèdent, la forme dans sa globalité s’élaborant par l’émergence continue d’éléments nouveaux.

Historique

5 et 6 Avril 2001 Création Mondiale
Orchestre de Paris / Christoph Essenbach, direction
Cité de la Musique – Paris / France

7 Avril 2001 (extrait)
Concert pour les jeunes
Orchestre de Paris / direction: Christoph Essenbach
Cité de la Musique – Paris / France

18 Septembre 2004
Orchestre National de Lorraine et Orchestre Imaginaire.
Jacques Mercier, direction
Arsenal de Metz / France